La plupart des crivains de l’ouest, de l’est et du sud de l’Afrique se sont attachs dfinir le rle qu’ils pouvaient et entendaient jouer dans l’volution du continent noir. L’auteur rassemble dans le prsent article des vocations d’crivains issues d’interviews, prfaces et essais critiques qui permettent d’valuer l’importance de leur engagement et son volution. De rares crivains sont alles jusqu’ un engagement politique ouvert. La plupart d’entre eux se sont borns jouer le rle de tmoins, tout en s’efforant de prciser la nature et l’intensit de leur tmoignages. Longue est la liste des corruptions, compromissions et exactions qu’ils condamnent. Mais ils veulent au premier plan traquer les causes profondes de la longue ‘saison d’anomie’ (Wole Soyinka) que connat l’Afrique. Beaucoup d’entre eux ont connu, de par leurs crits contestataires, la rpression des rgimes en place, qui les ont considrs comme des saboteurs, voire des tratres. Les exemples les plus clbres proviennent de l’Afrique du Sud. Par contre, parmi ceux qui sont rests sur place, beaucoup ont occup des positions minentes, comme le pote-prsident Lopold Sdar Senghor ou les romanciers-ministres Henri Lops, Bernard Dadi ou Cheik Hamadou Kane. L’auteur voque l’volution du style et des thmes traits par les crivains africains: la ngritude et les indpendances, du village la ville, les bidonvilles, les figures fminines. L’volution mme de la reprsentation de la femme peut tre considre comme emblmatique de celle de toute la socit. On peut mme rencontrer dans certains textes fministes des personnages de femmes s’emparant du rle qui leur avait t tout particulirement refus: celui de pouvoir dcrire elles-mmes leurs expriences traumatisantes. C’est, en fait, un cheminement identique que l’on retrouve chez les crivains hommes, qui prennent de plus en plus comme protagonistes des tres porteurs de leurs propres problmatiques. [Rsum ASC Leiden]
