Le bilan des connaissances gographiques apportes par les auteurs arabes au Moyen-Age est tout compte fait assez mince sur les Comores. Toutefois les talents nautiques des Arabes et des Swahilis n’ont cess de progresser au fur et mesure du dveloppement des relations commerciales transocaniques. La fin du XIVme sicle et le XVme sicle correspondent une closion de la science des ‘muallim’ (‘pilotes savants’), dont les plus illustres sont Ibn Madjid et Suleyman al Mahri; ils ont laiss des traits de navigation en prose ou en posie. L’archipel des Comores est tantt considr isolment, tantt ml aux renseignements relatifs aux comptoirs islamiques de Madagascar, qui portent parfois d’ailleurs les mmes noms. Le legs de la science nautique arabe dans l’ocan Indien ne parviendra aux premiers Europens qui vont s’aventurer dans les parages de l’archipel que par bribes et progressivement. Au milieu du XVIme sicle, les Portugais ont dj une bonne connaissance gographique sur les Comores qui va de pair avec une connaissance affuble de mythes pour les gens des autres nations. D’autres auteurs vont dvelopper propos de cet archipel des fables sur les les multiples et flottantes. Pendant deux sicles coexistent une connaissance pratique des les par ceux qui les frquentent et des mythes topographiques repris par les cartographes et les compilateurs. L’existence de ces mythes parat largement s’expliquer par une mauvaise comprhension des traditions transmises par les musulmans aux Europens. Bibliogr., notes.