Le juge gyptien apparat depuis longtemps comme l’agent dsintress d’une justice unifie, homogne et centralise qui lui garantirait la fois indpendance, objectivit relative et efficacit. Cette reprsentation, qui correspond aussi la reprsentation classique de la magistrature dans un tat de droit, est aujourd’hui remise en question par diffrents changements politiques auxquels le radicalisme islamique n’est pas tranger. Une certaine dconstruction de l’image du juge est l’oeuvre. Il s’agit ici de reprer comment, dans l’administration de la justice, le juge, la fois se dfinit socialement, culturellement et politiquement, et comment il est peru par la communaut de ses concitoyens, dont il a la charge de dfendre les intrts. L’auteur rappelle d’abord comment la magistrature en gypte a reconstruit son identit partir des premires codifications de droit tranger. Or, depuis les rformes constitutionnelles de 1971 et surtout de 1980, lorsqu’un amendement constitutionnel considre dsormais la charia islamique comme la source principale de la lgislation, les juges se trouvent en face de la possibilit d’une double allgeance: la lgislation positive et la loi islamique. Des initiatives de magistrats n’en ont pas moins pos ces dernires annes la question de l’unit de la profession et par l mme, de son statut politique et social. Notes, rf.
