lments de rflexion sur l’tat au Maghreb

On trouve au Maghreb une situation qui, dans la longue dure, fait apparatre l’tat plutt comme un transfert de technologie rappropri que comme un corps tranger. Pendant la priode coloniale la construction d’tat s’est faite essentiellement en fonction d’une minorit des colons d’origine francaise et mditerranenne, pas seulement en Algrie, mais aussi bien au Maroc et en Tunisie, en dpit des discours sur la nature des protectorats et sur l’administration indirecte. Au cours de cent trente ans de coexistence, les transferts de valeurs sont la fois massifs et illgitimes. Au lendemain des indpendances le nationalisme et le monopole de la contrainte exerce au nom de l’unit vont jouer un rle important dans l’institutionnalisation de l’tat dans les trois pays. Mais c’est surtout par l’extension de la bureaucratie, par la gestion centralise du dveloppement, par la mise en place de systmes de solidarit lis une version particulire de l’tat-Providence mettant l’accent sur les subventions aux produits de premire ncessit que la construction de l’tat-nation opre. La rsistance de l’tat au Maghreb face la contestation islamique suggre que l’hypothse selon laquelle les rgimes politiques maghrbins suivront certaines phases de la transition dmocratique des pays de l’Europe du Sud et de l’Amrique Latine serait bien des gards plus vraisemblable que celle de la subversion de l’tat par les mouvements islamistes. Notes, rf.