Les anciennes traditions orales de Mayotte (ou Maore) ont t consignes dans quelques manuscrits en caractres arabes et en langues arabe, swahilie et comorienne, qui contiennent surtout des donnes d’ordre historique et gnalogiques. On y trouve cependant des informations ethnographiques livrant quelques indices pour la comprhension de l’ordre politique et religieux ancien Mayotte. La plupart des manuscrits connus aujourd’hui proviennent d’une mme source principale, la ‘Chronique swahili’ du Cadi Umari de Mayotte, dont N.J. Gueunier a donn une dition critique en 1989. La lecture de ses sources et une enqute ethnographique a permis l’auteur de prsenter quelques donnes nouvelles sur le rituel d’intronisation. Il s’agit du rituel d’intronisation de l”Arabe’ qui a introduit Mayotte un nouvel ordre politique et religieux, par son mariage Tsingoni avec une fille et soeur de chefs locaux. Le rituel d’intronisation met en scne l’alliance politique originelle entre l”Arabe’ et le ‘waziri’ (chef) de Kwale et consacre la domination d’un roi venu d’ailleurs qui a institu le sultanat. Le roi apporte son organisation sociopolitique dans laquelle il place ses allis, les chefs locaux, comme le montre le rituel de la distribution des morceaux de boeuf. Bibliogr., notes, rf.